"Une espionne meurt a l'aube"

La prison militaire était située en plein centre de la ville…Elle etait assez moderne pour l'epoque car , aux cellules sordides du sous sol ou s'entassaient avant guerre les condamnes de droit commun, s'opposaient les cellules plus confortables du premier etage ou, toujours avant guerre, etaient enfermes des personnes de plus haut rangs… Les Allemands, lorsqu'ils avaient occupé la ville, avaient fait le meme usage de la prison que precedemment….Actuellement, en ce mois d'avril 1942 , quelques résistants s'entassaient dans les sous sols de la prison….. Martine avait ete enfermée dans une des cellules du premier, dont elle était l'unique occupante… La cellule était claire, munie d'une petite fenetre barreautée au lieu du minuscule soupirail qui garnissait les geoles du sous sol….. La piece, petite mais confortable etait meublée d'un lit en fer avec un matelas, d'une table de bois clair et de deux chaises… Contre un des murs avait ete fixé un petit miroir ….Enfin un coin toilette, sobre et propre, completait le tout…

La preparation du proces de Martine avait debuté …. La jeune femme devait comparaitre devant le Tribunal Militaire Special ….. Le general Von Doeme avait fait des pieds et des mains pour qu'un de ses amis soit designe comme procureur militaire….. Il avait obtenu de ce dernier que seule l'accusation d'espionnage soit retenue contre Martine, lui évitant alors la peine de mort…. Le general avait ete jusqu'à faire jouer ses relations….

Ce 11 avril 1942, Friedrich Von Doeme avait ete convoque au Grand Etat Major . Apres l'avoir fait poireauter une heure , un FeldGeneral SS le recut…. L'accueil fut glacial et l'entretien fut bref

" Herr General , le proces de Frau Arou s'ouvrira demain matin. L'inculpée devra répondre des crimes d'espionnage et d'assassinat de soldats allemands , en particulier du sergent SCHWARTZ....."

Le SS eut un rire vicieux puis il ajouta...

" J'ai designe le colonel Kindler et les commandants Kleists et Warnau comme procureur et juge militaires..."

Le général ne put s'empecher de soupirer..... Kindler, et en plus les deux autres.... Martine n'avait maintenant plus aucune chance d'echapper au peloton d'execution...